J’ai découvert Facebook en 2008, alors que je travaillais comme conceptrice-rédactrice dans une agence de publicité. À l’époque, il y a donc fort longtemps (…), nous utilisions cette nouvelle plateforme comme une messagerie instantanée interne codée par le développeur (coucou Camille), car ni WhatsApp, ni Messenger, ni même Discord n’existaient encore. Nous y échangions de façon légère, comme si personne ne pouvait nous voir à part nos abonnés, dans une simple conversation d’ami à ami. Avec du recul, il faut avouer que nos posts étaient loin d’être profonds, comme en témoignent les souvenirs de notifications que nous envoie Facebook. « Ding ! Vous avez un nouveau souvenir à consulter ! Ok mon arobase, supprime cette publication fissa ! »
Élèves assidus, nous avions donc tous créé des profils avec notre nom, prénom, date d’anniversaire et adresse, accompagnés d’une petite biographie, sans imaginer un seul instant que les concepts de « stalking » ou de « tracking » feraient un jour leur apparition. Très vite, les haters et les trolls ont émergé, conduisant à la création de modérateurs de contenu chargés de réguler la haine, la violence et autres dérives. Alors, on nous a dit de faire attention au harcèlement, aux fake news, de nous méfier des écrans et de protéger nos enfants. Nous avons donc changé nos pseudos, mis nos comptes en privé, bloqué, masqué, trié nos amis, cherché à devenir importants aux yeux de la communauté ou, à l’inverse, à renforcer notre invisibilité et protéger nos données personnelles.
Les entreprises ont rapidement saisi le potentiel de ce nouveau média, et les pages professionnelles se sont multipliées. La concurrence s’est intensifiée, et les community managers ont émergé en masse pour donner de la visibilité aux marques, aux produits et aux services. La plateforme s’est adaptée, développée et monétisée. L’algorithme quant à lui, ce système complexe qui détermine ce qui apparaît sur votre fil d’actualité en fonction de vos préférences et de vos critères, a pris une ampleur considérable. En 16 ans, Facebook, devenu leader mondial après le rachat d’Instagram, a lié les contenus des deux plateformes les plus populaires, comptant aujourd’hui plus de 3 milliards d’utilisateurs actifs mensuels, selon Statista. Autant dire que nous y sommes tous, ou presque. Bravo pour l’idée Mark Zuckerberg !
Être sur Facebook et Instagram est donc devenu incontournable pour les entreprises (on a dit qu’on ne parlait pas de politique). Et c’est ainsi qu’il y a quelques années, je suis devenue à mon tour, et sans m’y attendre, community manager. Ma mission est de gérer les réseaux sociaux des entreprises, en créant des visuels et des contenus engageants, en animant des communautés dédiées et en tissant des liens solides entre les marques et leurs clients. Un travail de proximité, d’écoute et de réactivité qui demande, l’air de rien, beaucoup de temps et de disponibilités. Comme vous, je poste, je scrolle, je like, je commente, je follow. Je me souviens juste d’un temps que les moins de 20 ans… attendez quoi ?! Je suis une boomeuse ??
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